Avignon, pendant le festival, c'est un concentré d'émotions qui se succèdent en une ( toute) petite semaine de vacances.
Le Rhône et ce fameux pont, un jour d'orage.. |
Les rues sont pleines de monde, de monde spectateur et de monde comédien qui se croisent, se parlent, s'amusent et s'agacent, dans la chaleur du sud et le bruit des grillons/cigales ( je n'ai pas encore fait la différence). A Avignon on croise des clowns, on lit des titres grivois ( " ma voisine ne suce pas que de la glace" ou quelque chose comme ça), on n'ose pas refuser les petits tracts même quand on sait qu'on n'ira pas voir le spectacle de toute manière, que ça finira au fond du sac puis dans la poubelle en rentrant, mais quand même, on prend un tract, voilà ! Avignon c'est beau et en pierre, c'est fortifié, c'est vivant et coloré, et le bord du Rhône est apaisant pour un pique-nique ou une sieste entre deux spectacles. A Avignon il y a un vieux pont connu grâce à une chanson que je chantais sans arrêt quand j'avais deux ans ( Vous l'avez dans la tête ? Sinon cadeau! ), et ce pont là il faut payer un milliard de dollars pour le visiter, même s'il n'a rien d'exceptionnel. Il y a un autre pont, qui est en service et entier, et solide, celui là ( mais pourtant pas connu) et d'où on prend probablement toujours les mêmes photos mais c'est tellement beau. ( nostalgie, paf). Au bord du Rhône on m'a emmené au restaurant ' Le Bercail', qui est à recommander pour son petit rosé de pays très très bon, une pizza végétarienne assez originale, et surtout, surtout son cadre typiquement du sud de la France avec le chat qui se balade, le four à pizza en plein air et la vue sur l'eau et les remparts.. Parce que oui, Avignon sait aussi se faire très romantique ( Cette année ils ont aussi installé une grande roue, d'ailleurs, si on veut tout voir d'en haut, et avoir le vertige à deux pour la coquette somme de cinq euros!)
La Grande Roue, voilà |
Avignon c'est stressant pour conduire, il y a des routes en courbes fourbes et on se râle dessus allègrement quand on n'arrive pas à se garer et qu'on va être en retard aux spectacles et que grmrblrlbrrr. A considérer : le camping un peu plus cher mais bien plus proche, qui permettrait de ne pas avoir recours à la voiture, parce que c'est bien une ville où elle devient l'ennemi suprême une fois qu'on a gouté à la joie des bouchons d'une heure sur un trajet des quelques kilomètres..
Mais Avignon, surtout, et on y arrive, c'est du THEATRE !
Je ne parlerai que d'une pièce, parce que c'est la seule qui m'a absolument bouleversée et émerveillée. C'est une adaptation du roman Les Particules Elementaires de Michel Houellebecq, par Julien Gosselin et la compagnie Si Vous Pouviez Lecher Mon Coeur ( formés à l'EPSAD, Lille)
(.http://www.festival-avignon.com/fr/Artiste/195) |
Je les avais déjà vus pendant le Festival Prémices en 2012 au théâtre du Nord avec le spectacle ' La Chanson ', qui m'avait déjà beaucoup touché, mais le spectacle que nous avons eu à Avignon est pour moi un coup de maître et de magie monumental. Je n'ai pas lu le roman de Houellebecq, ou du moins pas encore, mais il me tarde de retrouver les phrases si frappantes, ces monologues si puissants, ces mots qui retournent le coeur aussi simplement que cela. Ces mots, qui plongés dans le chaudron magique du génie de Julien Gosselin ressortent en puissance avec une mise en scène juste, qui ne laisse jamais place à l'ennui et nous pousse aux larmes comme au rire, grâce également à une performance des acteurs qu'on peut qualifier d'exceptionnelle. Je ne suis pas experte en technique, je ne m'y connais pas en lumières, en déplacements, mais je sais que ce que j'ai vu là était proche de la perfection au niveau de ce que j'ai ressenti, et innovant par rapport à ce que j'ai pu voir auparavant ( l'utilisation de projections dans le fond, les acteurs toujours sur scène même quand ils ne jouent pas, l'utilisation de la musique, etc.). D'habitude c'est le cinéma qui me transcende, d'habitude le film est capable de me faire ressentir des choses tellement fortes que je sais dès lors que je ne m'en lasserai pas, ni des mots, ni des acteurs, ni des lieux, de la lumière ou des sons. Et bien cette fois voilà, j'aurais voulu pouvoir emmener le spectacle avec moi et le revoir à ma guise, quand je suis malade, triste ou juste pleine d'ennui. D'ailleurs il passe au théâtre du Nord cet automne, ça vaudra bien un petit aller-retour Derby-Lille !
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