jeudi 21 août 2014

So you find yourself at the subway with your world in a bag by your side.

Goodbye. Je quitte l'Angleterre pour de bon samedi matin, ma chambre est déjà presque vide et ça donne le bourdon, car j'ai passé une si belle année ici que partir me brise le cœur de toutes les façons possibles. Je me suis plongée dans ce pays comme un poisson dans la mer, et j'ai tout pris, l'accent, la nourriture, les habitudes, la politesse sans fin, les pubs, les pintes de Strongbow, la BBC radio 4, le système scolaire et les uniformes, le shopping, Poundland et Primark, l'obsession pour le temps qu'il fait, les ' my love' et ' les darlings ' des chauffeurs de bus et des caissières, les livres sterling.. Toutes ces choses qui forment mon quotidien, vont bientôt devenir aussi obsolètes que mon sauna hebdomadaire en Finlande ( qui me manque encore terriblement d'ailleurs, tout comme dire kiitos à tout va). 

Enfin, il faut continuer l'aventure non? J'ai encore d'autres langues à apprendre, d'autres pays, villes, cultures à découvrir et à raconter, et passer du temps avec ses proches c'est important aussi. Il faut se poser parfois, faire des compromis. Ce qu'il y a avec le voyage, quand on s'installe comme ça pour peu de temps, c'est qu'au fur et à mesure qu'on se construit de toutes les rencontres et de toutes ces nouvelles amitiés, on se partage aussi, on se découpe en petits morceaux. Il faut se faire à l'idée qu'il y aura toujours quelqu'un qui nous manquera, qu'on soit loin ou chez soi. Qu'on parte ou qu'on revienne, il y aura toujours plus d'aurevoirs, toujours la même boule au ventre, parce que partout on sème de l'amour et des souvenirs. Il faut accepter que le quotidien qu'on se crée est en édition limitée - que ceux avec qui on rit tous les jours ou qui nous font des gâteaux quand on a un coup de blues vivront désormais à deux-mille kilomètres et que ça sera difficile de passer chez eux boire un thé. On avait déjà fait ça des mois auparavant, dans le sens inverse, accepté que le petit frère ne nous connaisse pas vraiment, de ne pas pouvoir regarder la télé avec sa sœur, ou de décider d'aller au cinéma un soir avec son copain juste comme ça, ou même juste manger avec ses parents. C'est un fait, on se sent dédoublé ça oui, entre deux mondes, mais on ne l'est pas. On n'est qu'à un endroit à la fois et on ne peut pas tout vivre, tout prendre ni tout avoir.  

Le fait est, qu'on a beau se dire que c'est dur, se demander pourquoi on choisit de s'en aller, ou pourquoi on reste, la vérité c'est qu'on a qu'une envie, c'est de recommencer. Le voyage est addictif. Une addiction pleine d'images, et de beauté, d'émotions, de galères et de solitude parfois aussi, mais tout est important. J'aime me sentir perdue les premiers jours autant que quand le quotidien s'installe les mois suivants. Mes voyages, ce sont des histoires d'amour éphémères. Aussi fortes que courtes. Quand on en termine un, on se demande un peu comment on va vivre autrement, comment on va faire sans tous ces détails auxquels on s'était habitués, mais on a quand même envie de revivre ça ailleurs.

Là en rentrant j'ai trouvé un travail comme animatrice de langues en écoles maternelles et primaires à Arras, et même si c'est pas grand chose, j'ai hâte, vêtue de mes petites robes anglaises et de ma bonne humeur, de pouvoir utiliser mon expérience pour donner envie aux tout-petits peut-être aussi un jour de voir le monde. Bien-sûr je ne leur dirai pas ça tout ça. Ils verront bien dans dix ans. Moi à leur âge, je voulais aller en Afrique avec mon frère, me marier avec un américain, parler italien et pouvoir traduire et comprendre les chansons de Britney Spears... ça devait bien venir de quelque part. 

Enfin oublions Britney Spears, je suis allée voir un film la semaine dernière, qui parle de rupture et de chanson et de New York. Ce morceau en est tiré, il vous mettra dans l'humeur dans laquelle je suis actuellement. Adios.


1 commentaire:

  1. J'ai hâte de vivre tout ce que tu as décrit dans tes écrits :)
    Bonne continuation, vers de nouveaux horizons !

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