Avant toute chose, il me tient à coeur de revenir sur les événements de la semaine du 7 janvier, où je pensais tranquillement préparer mes bagages, et où je me suis retrouvée comme beaucoup de français dans une tornade d'émotion et d'horreur en découvrant la violence des attentats qui venaient de survenir à Paris. Il est toujours dur de quitter son pays, même quand on est un pigeon voyageur, mais le quitter après autant d'élans de solidarité et de fraternité, mais aussi dans une période fragile, une période qui me fait peur, avec ses amalgames et cet opportunisme de l'extrême-droite.. C'était difficile. A l'aéroport j'ai acheté The Economist, qui avait pour couverture un crayon ensanglanté. J'étais mélancolique. Ma douce France, prenez-en soin pendant que je ne suis pas là!
Et puis je suis arrivée en Espagne, à Arroymolinos pour être précise, dans les alentours de Madrid.
Arroyomolinos est ce qu'ils appellent ' un pueblo' mais que nous n’appellerions pas un village en français. Situé au sud-ouest de Madrid, il s'agit d'une 'ville dortoir' qui ne comptait que 7000 habitants en 2004 et qui en comptent aujourd'hui plus de 20.000. Tout y est neuf, les maisons, les magasins, les écoles, les nombreux parcs de jeux, la bibliothèque.. Le but est de pouvoir loger les jeunes familles dont les parents travaillent à Madrid et ses alentours, et leur offrir tout ce dont ils peuvent avoir besoin pour la famille à proximité. A deux pas de chez moi, il y a un supermarché, un Lidl, des parcs pour enfants, une pizzeria.. Le reste autour n'est qu'un océan de maisons perdues dans un décor un peu désertique et tout en relief. Ici, la crise se voit dans le paysage, certains bâtiments sont à moitié construits et laissés à l'abandon depuis des années, faute de moyens. Pour moi qui viens d'Arras, une ville aux vieilles maisons et au beau beffroi, où chaque rue a son histoire ça me fait un choc, c'est sûr.. Mais heureusement, Arroyomolinos est desservi correctement par des bus tous les 15 à 30 minutes pour Madrid. Le trajet dure de 20 à 40 minutes, et le bus m'amène directement à Principe Pio, une station de métro et de train centrale de Madrid, à 30m d'un centre commercial superbe.
A côté d'Arroyomolinos, il y a aussi un immense centre commercial qui s'appelle Xanadu, et qui contient, hormis ses nombreux magasins ( dont la FNAC !), un cinéma immense, de nombreux restaurants et une piste de ski artificielle.. ' Madre mia'.
En ce qui concerne mon travail, être jeune fille au pair donne l'impression d'être de tout repos quand je passe la matinée à lire tranquillement devant la fenêtre ensoleillée ou regarder des séries savamment doublées en espagnol.. Puis vers 16h, quand les enfants sont récupérés de l'école, la tornade commence, entre devoirs, jeux, bain, repas, les négociations bilingues pour cinq minutes de plus de télé, les chichis, les petites colères, les tâches de yaourt et de sauce tomate sur mes vêtements, c'est plus Erasmus ou l'assistanat, c'est autre chose ! Et puis il y aussi les histoires racontées avant de dormir, les moments où on danse comme des fous sur la musique de Violetta, les rires, les playmobils, les chansons, les sourires et les moments où ils osent esquisser quelques mots en anglais pour me faire plaisir, puis les conversations nocturnes avec les parents.. Et ça, ce sont les moments qui font qu'il est bon d'être ici, et que je me sens bien!
Un mot que Lola m'a donné le jour de mon arrivée :) ! How cuuuuuuute! |
En quelques jours passés ici, j'ai découvert une atmosphère qui me plait beaucoup, où les gens se parlent et s'écoutent vraiment, se touchent, s'embrassent, rient à gorge déployée n'importe où et n'importe quand. La sortie de l'école est un moment festif, les parents discutent longtemps, les enfants jouent, mangent leur goûter, tout est chaleureux.
Et puis les espagnols savent bien manger, et ça, c'est génial ! Leur vin est bon, leur tapas sont à tomber par terre, et puis les olives, le chorizo, les fruits et les légumes, les salades composées à l'huile d'olive et vinaigre balsamique, au thon, le jambon Serrano, les légumes, le 'lomo' .. J'ai découvert des habitudes culinaires que je me suis empressée de prendre, et d'autres que je ne prendrai certainement jamais.. ( Si ça vous dit, allez voir sur internet ce que la Morcilla est, sachez que j'ai goûté sans savoir. Yeaaah.)
Pour l'instant le seul bémol est le temps, car croyez-le, en Espagne, autour de Madrid, en hiver il fait froid, et j'ai laissé la plupart de mes pulls chauds en France.. Mais je survis, no problema !
Maintenant que je suis installée, "il n'y a plus qu'à", comme on dit. Plus qu'à découvrir Madrid, et l'Espagne, plus qu'à apprendre un espagnol de madrilène ( mes cours commencent en février), plus qu'à m'adapter à la vie de famille et me faire une vie sociale, plus qu'à sortir et profiter de la nuit et des bar de tapas.. Tout ça n'a pas l'air très difficile, alors ¡ vamos !
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