mardi 1 décembre 2015

5 avantages & 5 inconvénients du séjour au pair !

Après environ huit mois de jeune-fille au pair en Espagne, je peux enfin essayer de faire un petit topo sur cette jolie aventure ! Mais comme toute aventure, elle a du bon et du moins bon, et je vous en parle aujourd'hui !


La petite histoire


Tout d'abord, partir en temps que jeune fille au pair m'est apparu comme une évidence pour continuer à voyager après mon année Erasmus et d'assistanat. Je n'avais aucune envie de passer par une agence payante et qui me donnerait une famille un peu au hasard et c'est pourquoi j'ai simplement décidé de mettre mon profil en ligne sur Aupairworld. C'est un site sûr et réputé pour la recherche de familles et d'au pairs partout dans le monde. Je n'avais aucune exigence au niveau du lieu où je voulais aller en Espagne, mais comme je venais pour apprendre la langue, j'ai surtout envoyé des demandes à des familles qui ne vivaient ni dans le sud où l'accent andalous est très fort, ni dans les îles pour pouvoir voyager à ma guise sur la péninsule ibérique sans avoir à la rejoindre en bateau ou à la nage. J'ai échangé des messages avec plusieurs familles mais celle qui m'a le plus plu m'a répondu rapidement et demandé une entrevue skype assez rapidement. La communication s'est faite facilement grâce au fait que le profil de chacun était très détaillé, avec des photos et des petites choses sur nos personnalités et nos attentes de l'expérience. Je pense que c'est très important de détailler son profil au maximum car partir comme jeune fille au pair ce n'est pas seulement accepter un job mais une famille, un chez-soi où l'on doit se sentir bien, et pour bien s'entendre avec ceux qui nous reçoivent, il faut qu'ils aient un aperçu de notre personnalité avant de décider si ça pourra marcher entre nous ! 
J'ai fait deux interviews skype, une première avec les parents uniquement et une avec les enfants pour voir si le feeling passait bien. La première a été un peu stressante, surtout parce que j'avais vraiment envie de leur plaire. Leur manière d'éduquer les enfants et surtout les exigences qu'ils avaient me correspondaient très bien. Ils ne cherchaient pas une nounou à plein temps mais quelqu'un de dynamique qui parle anglais constamment avec les enfants en suivant leur quotidien. Nous avons parlé de ça, de mon expérience avec les enfants et de savoir pourquoi je voulais venir en Espagne et si j'allais savoir m'occuper en dehors de mes heures de travail. A la fin de la deuxième interview, ils m'ont annoncé qu'ils m'avaient choisie et j'étais super happy. 
Pour reprendre dans la chronologie, j'ai déposé mon profil en août, cherché activement en septembre et reçu mon oui définitif début octobre. Après ça nous sommes restés en contact jusqu'à mon arrivée en janvier, j'ai envoyé des petites lettres, des photos.. 
Puis l'aventure a commencé. Je ne devais rester que jusque juin normalement, mais j'ai décidé de rester jusque décembre, sans compter l'été. Alors c'est bientôt fini pour moi, l'année de jeune fille au pair, et c'est le meilleur moment pour en parler ! J'ai donc fait une petite liste de 5 désavantages et 5 avantages de l'année au pair en Espagne!

Cinq inconvénients - pour ensuite finir sur le positif.




1. First and foremost, quand on a pris l'habitude de vivre seul, ça peut être difficile de s'adapter à ce mode de vie. Je m'explique : En temps que jeune fille au pair, ton lieu de vie devient ton lieu de travail. Ta famille sont tes employeurs, les enfants sont des membres de la famille mais aussi ta responsabilité. Même si la famille te donne des horaires de travail, traîner devant l'ordinateur ou la télé dans son temps libre est plus compliqué qu'on ne le pense, parce que les enfants n'ont pas la notion de l'intimité et ne comprennent pas non plus qu'on aie envie de s'enfermer dans sa chambre pour se retrouver un peu. Ils ne voient pas pourquoi parfois tu joues avec eux et parfois non, ne se rendent pas compte qu'ils s'agit quand même d'un travail et que tu n'es pas disponible 24h sur 24. Si on aime explorer la ville comme moi, le temps libre se transforme en temps passé dehors ou dans des petits cafés pour vraiment en profiter et faire une coupure. Au delà de ça, vivre avec des enfants c'est les entendre crier le matin quand on veut encore un peu dormir, et ça j'ai encore du mal à le vivre !  Bien-sûr, ça veut aussi dire s'adapter aux coutumes et habitudes de la famille, et ça peut être intéressant comme stressant. En Espagne par exemple ils partagent beaucoup la nourriture, piochent parfois dans le même plat, mangent plus tard.. Il faut s'y habituer, mais aussi, en s'adaptant, rester soi-même, puisque cette maison devient notre chez-nous. Apprendre à être à l'aise chez quelqu'un d'autre, ce n'est pas toujours facile, mais c'est possible.

2. Tu n'es pas très disponible pour avoir une vie sociale car les horaires de jeune fille au pair sont différents d'un travail basique. A l'heure où les étudiants sortent boire des bières ou vont au ciné, nous les jeunes filles au pair on travaille encore. Les heures sont inversées et quand nous sommes libres dans la journée, les autres travaillent. Il faut se faire à l'idée d'avoir une vie sociale un peu particulière ou de ne se faire que des amis jeunes filles au pair avec le même emploi du temps. On ne manque pas de temps libre pour prendre des cours ou juste profiter de la vie, mais ce temps libre est placé le matin, peu pratique. Cette vie sociale est souvent d'autant plus compliquée à gérer si on vit loin du centre ville, ce qui arrive beaucoup aux au pairs car les familles vivent beaucoup en banlieues ce qui rend leur vie rythmée par les horaires des derniers bus et derniers métros. D'où l'importance de bien choisir sa famille, car c'est vraiment avec eux qu'on passe cette année là, pas vraiment avec des amis.

3. Ce travail ne va pas te rendre riche, il ne faut pas rêver ! Mais tu es logé, nourri, blanchi, soigné ( normalement) et la famille te donne de l'argent de poche toutes les semaines. En Espagne ça varie entre 50 et 70€ par semaine selon les services ( certaines aupairs travaillent le matin et le soir, d'autres doivent aussi faire un peu de ménage). Cela dit, je n'ai jamais eu besoin de beaucoup plus et l'argent de poche m'a toujours largement convenu. Et puis être dans un cercle familial permet de se faire des connaissances qui peuvent avoir besoin de cours particuliers pour leurs enfants, et ça, c'est une petite mine d'or !

4. Pour parler concrètement du travail en lui même, être jeune fille au pair est bien plus fatigant que ça n'en a l'air. Il faut apprendre ou savoir se positionner comme adulte et éducateur, et ne pas prendre les choses personnellement quand les enfant s'énervent, sont désobéissants ou impolis. Il faut éduquer, c'est à dire prendre du recul et expliquer les choses, au lieu de répondre à l'enfant comme à un adulte. Et parfois c'est difficile de ne pas céder ou de ne pas le prendre pour soi, surtout quand les enfants savent où frapper ou attaquer pour faire mal. Je parle surtout de fatigue émotionnelle mais c'est aussi une fatigue physique au final, car les enfants sont de petites boules d'énergie et même à 22 ans on est pas toujours au top de la forme, parfois on est un peu endormis et il faut tenir et rester inventif, s'adapter... Quand on étudie, on peut aller en cours à moitié dans le sommeil et sans trop écouter, mais avec les enfants c'est impossible, il faut y mettre l'attention et l'intention. * longs bâillements*

5. Je vais connaître ça dans quelques semaines mais je peux déjà en parler  : l'idée de n'être que de passage. Normalement, si tout se passe bien, vivre l'expérience avec une famille avec qui on s'entend bien voire extrêmement bien, ça rapproche énormément, on se sent chez soi, on y est bien. Et il est vrai que c'est un peu douloureux de se faire à l'idée qu'après nous, quelqu'un d'autre va prendre notre place et voir tout ce petit monde au jour le jour comme on vient de le faire. Il faut se faire à cette idée d'être remplacée, de ne durer qu'un temps, mais aussi de partager le quotidien, les peines et joies d'une famille, puis de la quitter. 

Cinq avantages - pour n'en citer que cinq !




1. Tout d'abord, c'est super facile de partir comme jeune fille au pair au niveau des démarches et paperasse. Avec ma famille nous avons un petit contrat entre nous, pour stipuler un peu les heures de travail et ce qui est attendu de chacun d'entre nous, et puis sinon j'ai pris mon billet d'avion, j'ai demandé ma carte d'assurance européenne et hop, j'étais partie. Une fois sur place, pas de galère pour trouver un appartement, pour me loger, pas de grosses dépenses, nada !

2. J'ai choisi d'être jeune fille au pair parce que je pense que je m'en sors bien avec les enfants, mais surtout parce que ça me parait être une chance incroyable de découvrir la culture et la langue d'un pays quotidiennement. Dans une maison, on se rend compte des coutumes, des gestes, des mots, de la nourriture, de ce qui se fait et ne se fait pas... A partir du moment où l'on se sent confiant dans la famille, on peut leur poser des tas de questions sur leur vie, leur histoire, leurs recettes et c'est un échange vraiment riche. Et puis dans une maison il existe un millier de ressources pour apprendre la langue. Entre les livres, la télé, la radio mais aussi les prospectus, les grands parents qui ne parlent pas un mot d'anglais.. A ce niveau-là, c'est le meilleur moyen d'être en immersion totale.

3. Je trouve que l'année en temps que jeune fille au pair permet une introspection assez grandiose. Je pense que si l'on prend l'expérience à cœur et qu'on s'écoute soi-même, on peut découvrir un tas de choses de soi au contact des enfants, sur nos limites, sur notre patience, sur la façon dont on a été éduqué et l'éducation qui nous vient naturellement et instinctivement. On grandit pendant cette expérience, parce que pour la première fois, nous ne sommes plus les enfants ou les frères et sœurs, nous sommes les adultes, les responsables, les exemples. On apprend à s'adoucir, à dire les mots qu'il faut, on apprend sans arrêt de ses erreurs. C'est une nouvelle façon de voir le relationnel, et une nouvelle facette de soi voit le jour. C'est assez passionnant.

4. C'est fun! Si on prend plaisir à le faire, si on est inventif et qu'on aime un peu les enfants, on s'amuse aussi. C'est bien l'un des seuls métiers où l'on peut jouer, dessiner, inventer des histoires et des chasses au trésor, se déguiser, aller au parc et faire des gâteaux. Quand on est fatigué, c'est dur d'être inventif et on a parfois envie de faire le minimum. Mais s'il y a bien une chose dont je me suis rendue compte dans ce métier, c'est que si on s'y met à fond, sans regarder sa montre, sans traîner des pieds et dans l'objectif de se marrer aussi un peu, le temps passe plus vite, et on se sent bien mieux. 

5. Au niveau humain, c'est quand même superbe de passer quelques mois voire un an avec une famille, ancrer tes habitudes dans les leurs, apprendre à les connaître, partager les anniversaires, les beaux moments et les moins bons, se voir pleurer et exploser de rire. Si tout se passe bien, c'est une deuxième famille qu'on se fait, c'est plus que de l'amitié, plus que des colloc.. Cette année je suis partie en vacances avec eux, j'ai passé des dimanches devant la cheminée avec eux, des après-midi au parc avec toutes les mères d'écoles à se raconter nos vies, des fêtes surprises à d'autres membres de la famille préparées en cachette, j'ai bu le thé chez les voisins, chez les oncles et les tantes... Je me suis fait une famille...


Pour finir...



Je pense qu'il me restera de cette année une impression très positive même si au jour le jour je suis parfois fatiguée, stressée et qu'il y a des jours où j'aimerais pouvoir faire d'autres choses le soir à 18h que de jouer ou aider à faire les devoirs. Ce qui est sûr c'est que je reviendrai les voir, parce qu'on ne peut pas s'impliquer autant dans la vie de quelqu'un et partir sans laisser de traces. J'ai vécu des moments intenses, quand Lola a commencé à me parler en anglais, elle qui depuis le début me comprenait mais n'osait pas me dire un mot, ou quand je me rend compte que Rafa qui a 4 ans me comprend totalement maintenant. Je veux les voir grandir et continuer à revenir boire un thé ou une bière avec mes parents d'accueil. Je ne serai peut-être plus leur jeune fille au pair et ils ne seront peut-être plus ma famille, mais grâce à eux je parle espagnol couramment, grâce à eux j'ai appris à mieux me connaître, j'ai découvert des aspects de la vie de famille qui me remplissent d'émotion. J'espère leur avoir apporté autant que ce qu'ils m'ont donné, parce qu'après tout, c'est une année d'échange aussi... C'est donc une expérience assez unique que j'ai vécu là, et même si ce n'est pas facile tous les jours, ce n'est à échanger contre rien au monde. Mais si vous songez à partie en temps que jeune fille au pair, pesez le pour et le contre car il ne s'agit pas là de se rendre malheureuse mais bien de s'épanouir dans ce travail!


Et toi, tu as été jeune fille au pair ? Ça te plairait comme expérience ? 

7 commentaires:

  1. Je n'ai jamais tenté l'expérience d'au pair, mais je ne pense pas que ça me plairait. Ça a l'air bien trop difficile mentalement parlant ! xx

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  2. Tu decris avec justesse l'experience de jeune fille au pair. J'ai ete jeune fille au pair pendant 6 ans et meme si ca a des inconvenients cela m'a permis de financer en partie mes etudes. La seule chose que j'ajouterais c'est que de partir par ses propres moyens en Europe est plus facile mais si on veut partir aux USA ou en Australie, les demarches sont plus compliquees. Je suis passee par un organisme (Goelangue). J'ai ete prise en charge (visa, billet d'avion, placement dans une famille). Cela peut aider en cas de probleme. Tu es assez debrouillarde mais moi a 19 ans j'etais pas aussi "savvy".

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    1. Haha, oui c'est sûr que pour l'Australie ou les US ça doit être beaucoup plus compliqué, là autant pour partir en Espagne que pour mon prochain départ en Italie, ça s'est réglé en quelques messages sur aupairworld.com puis une ou deux séance de skype, pas de VISA, pas de papiers à demander spécifiquement et un billet d'avion à 10-20€... Je ne savais pas que tu l'étais restée 6 ans, c'est beaucoup quand même ! :)

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  3. Je susi tellement d'accord avec le dernier point négatif. Pour nous, la fille au pair, l'année passée dans la famille est une expérience forte. Mais pour la famille et les enfants, nous ne sommes qu'une parmi des dizaines. J'ai travaillé pour une famille qui avait des filles au pair depuis la naissance de l'ainée (qui avait 10 ans), voir même 2 filles au pair en même temps à la naissance de la 2e car la mère avait besoin de beaucoup d'aide. Alors quand toi tu viens pour quelques mois, tu n'es rien. à titre de comparaison, ils avaient la même femme de ménage depuis la naissance de l'ainée.
    Mais c'était super !

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    1. Finalement avec ma famille espagnole, le départ a été aussi dur pour eux que pour moi et ils n'ont toujours pas eu le cœur à prendre quelqu'un d'autre. Par comparaison, je pars bientôt comme jeune fille au pair en Italie cette fois mais j'ai préféré chercher une famille qui demande moins d'investissement, qui propose un logement un peu séparé du leur, je me demande si au niveau émotionnel ça sera pareil du coup.. Affaire à suivre ! Tu est partie où comme jeune fille au pair toi ? xx

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  4. J'ai adoré ton article !
    Je pars dans deux mois en tant que fille aupair en Allemagne (à la frontière des pays bas), et tous les articles sur tes aventures m'ont redonnés un peu de courage. Le stress est bien grand, même à deux mois du départ !

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    1. Je comprends ton stress, mais si es honnête envers tes envies et que tu communiques bien avec ta famille, il n'y aura aucun souci majeur :) Je te souhaite une très belle aventure en tout cas ! x

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