Aujourd'hui, j'écris beaucoup. Oulalala.
J'avais bien dit que je finirai par parler de mon travail en temps qu'assistante de français, mais à vrai dire je n'ai jamais été très motivée pour le faire en détail de façon neutre et informative et en allant dans les précisions, d'autres sont bien plus doués que moi. D'un point de vue personnel, ça a été une " expérience formidable" ( formule toute prête que je sors quand on me pose la question). Mais qui dit formule toute prête ne dit pas mensonge. Etre prise en temps qu'assistante dans une école aussi calme et cadrée que Derby High School donne de grandes chances de passer une année inoubliable, surtout quand on tombe sur des collègues géniaux, des élèves passionnées et de se voir offrir des opportunités d'explorer un peu plus le métier de prof en échange de ses efforts. Parce qu'après avoir lu les différents posts des autres assistants sur facebook par exemple, on se rend vite compte que comme partout, le facteur chance joue un grand rôle dans l'année à l'étranger de l'assistant de langues. La ville, les autres assistants qui arriveront en même temps, les élèves et leur envie de travailler, tout est un peu aléatoire, un peu décidé par des forces obscures et le British Council. Certains ont eu plus de responsabilités que d'autres au cours de cette année, certains ont du préparer beaucoup plus de cours que moi ou avaient moins de cours en tête à tête avec les élèves ( les 3/4 de mon emploi du temps).
J'avais bien dit que je finirai par parler de mon travail en temps qu'assistante de français, mais à vrai dire je n'ai jamais été très motivée pour le faire en détail de façon neutre et informative et en allant dans les précisions, d'autres sont bien plus doués que moi. D'un point de vue personnel, ça a été une " expérience formidable" ( formule toute prête que je sors quand on me pose la question). Mais qui dit formule toute prête ne dit pas mensonge. Etre prise en temps qu'assistante dans une école aussi calme et cadrée que Derby High School donne de grandes chances de passer une année inoubliable, surtout quand on tombe sur des collègues géniaux, des élèves passionnées et de se voir offrir des opportunités d'explorer un peu plus le métier de prof en échange de ses efforts. Parce qu'après avoir lu les différents posts des autres assistants sur facebook par exemple, on se rend vite compte que comme partout, le facteur chance joue un grand rôle dans l'année à l'étranger de l'assistant de langues. La ville, les autres assistants qui arriveront en même temps, les élèves et leur envie de travailler, tout est un peu aléatoire, un peu décidé par des forces obscures et le British Council. Certains ont eu plus de responsabilités que d'autres au cours de cette année, certains ont du préparer beaucoup plus de cours que moi ou avaient moins de cours en tête à tête avec les élèves ( les 3/4 de mon emploi du temps).
Car être assistante ne veut pas dire être prof, moi j'ai plutôt eu l'impression d'être une sorte de double agent entre élèves et profs justement, à cause de mon âge et de mon statut incertain. Parfois, les élèves en profitaient un peu, nous oubliant à moitié et plaçant tout type de rdv pendant nos cours comme si ça ne comptait pas comme une vraie heure de leçon. Les profs aussi en ont profité pour nous donner leurs copies à corriger. Mais c'est ça d'être assistant, c'est 'assister', aider, faire de notre mieux pour que tout le monde y trouve son compte en 12-15h par semaine, et qu'à la fin les profs soient aidés dans leur mission non des moindres de transmettre aux élèves ce que c'est qu'une langue étrangère, et que les élèves réussissent leurs examens, aussi.
Cela dit, à Derby High ils m'ont aussi donné beaucoup d'opportunités de faire des choses différentes, comme prendre les élèves en classe complète quand ils n'étaient pas là, faire des powerpoints sur des aspects de la culture française, inventer des jeux pour les plus jeunes, donner des cours à une jeune bilingue, faire passer des oraux blancs.. J'ai aussi pu en fin d'année aller voir les élèves de l'école primaire et leur parler un peu de la France, leur apprendre des mots, leur montrer la prononciation. Dans ces moments là, j'ai l'impression de ne plus être moi, mais bien d'être française, parce que je suis là comme ambassadrice d'un pays qu'ils ne connaissent que de loin, et c'est une sensation étrange. Ils m'ont posé des questions tellement mignonnes " Miss, do you really eat snails ? Miss, why do you eat frogs in France, because that's disgusting! Miss, you have a lovely name. I love your dress, is it French ? Miss, is it true French people don't wear uniforms?" Véridique. A vrai dire, je ne me sens jamais aussi française qu'à l'étranger, parce que c'est là que ça devient la première chose que les gens disent de nous. En France je suis ' rousse' ou ' cette fille qui était en licence d'anglais' ou je ne sais quoi, il faudra me le dire. Ailleurs, je suis ' française'. La moindre petite chose que je dis ou fait devient objet d'observation de ma soit-disant culture. On s'étonne que je n'aime pas le fromage ou que je ne connaisse pas par coeur le nom de chaque 'wonderful little village' du Sud. Chaque personne que je rencontre me raconte ses vacances en France, cherchant le nom du village où ils étaient pendant quelques minutes en se grattant le menton, l'écorchant au passage ( le nom, pas le menton) pour que j'admette l'air désolé que je ne connais pas. S'ensuit une description précise, du restaurant du coin, des voisins, des fleurs, des baguettes et balades en vélo etc.
Merci Hannah! |
Etre française devient une sorte d'identité, et que je le veuille ou non, c'est une identité qui intrigue. Et au fond, c'est la même chose pour moi, qui ai passé l'année à demander à Maria et Freddie si ça se faisait ou se disait telle ou telle chose en Espagne ou en Allemagne. Heureusement, on avait quand même autre chose en commun que la curiosité de l'autre en temps que pays, sinon l'année aurait été très longue. Au contraire, elle est passé très vite. C'est aussi avec une rapidité folle que s'est déroulée la dernière semaine, les aurevoirs aux élèves et collègues, et aux amis. Dans cette école, les terminales ne sont pas nombreuses et il y a eu une belle soirée organisée pour leur départ où les profs responsables de leur classe ont chacun dit un mot sur eux, pleins d'humour et de gentillesse. L'école privée en Angleterre est beaucoup plus proche du confort psychologique de ses élèves, et beaucoup plus soucieuse de leur bien-être, et rend la relation prof-élève surement plus forte, ce qui leur permet de savoir toutes ces choses sur eux. D'habitude je trouve ça peut-être un peu poussé, cette obsession que les élèves se sentent bien, après tout on ne va pas nous tenir la main toute la vie, mais ce soir là, c'était sympa de voir que les profs pouvaient rendre chaque élève unique dans leurs discours. Les trois assistantes étaient bien-sûr de la partie, et en grande pompe ahha. Avec nos trois couleurs de cheveux, on était un peu les totally spies de Derby High. Enfin, peut-être.
La fin de mon contrat arrivant à grand pas, j'avais un peu peur de me retrouver sans travail pour le reste de l'été, et finalement, c'est une collègue qui m'a sauvée la vie anglaise en me recommandant pour travailler dans le pub/auberge/restaurant de ses parents. Aujourd'hui était mon premier jour, et j'ai appris à faire tout un tas de choses basiques que je ne savais pas faire auparavant, comme dresser une table et faire du café bien dosé, ou encore au niveau au dessus, prendre une commande sans me liquéfier de timidité, ou tenter de comprendre quelle bière veut le monsieur au très fort accent accoudé au bar. Passer des 15h de l'assistanat dans une école pépère à manger des gâteaux et boire du thé en salle des profs, au rythme d'une auberge à 35h, ça va probablement être bien différent, mais je prends ! Au moins, j'aurai appris à servir des bières et amener des desserts à table sans les faire tomber dans ma maladresse habituelle. Au moins. To be continued.
Bentley Brook Inn - Fenny Bentley - Ashbourne ( Google images) |
Merci pour ton témoignage :)
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